Le secret de Terabithia

Allez, pour une fois, ce sont mes mots que vous allez lire. Non pas parceque le texte ne se prête pas à l'écriture (quoique...), mais surtout parceque, pour un film exceptionel, je me dois d'écrire un article exceptionel.

Le secret de Terabithia, donc. Ou "Bridge to Terabithia" en VO, titre beaucoup plus approprié au film. Car Terabithia est relié à notre monde par un pont. Mais ça, on y reviendra plus tard.
Après Harry Potter, Narnia, Eragon, voilà "Le Secret de Terabithia" qui sort dans les salles. Pfff encore un film fantastique pour les mômes, me direz-vous. Et j'avoue que c'est exactement ce que j'ai pensé quand j'en ai entendu parler. Je l'ai même regardé avec quelques réticences. Faut dire que la bande-annonce est à l'opposée du film! Certes ce sont les mêmes images, mais ça s'arrête là.
Donc, venons en au fait. Le film commence. Un petit garçon court. Il vit dans une famille pauvre, entourée de soeurs. Il va dans une petite école américaine. Il en pince pour son prof de musique. Il est constamment embêté par les autres élèves... en gros, une enfance américaine classique. Un début de film classique. Et puis, Vlan!!!! "Mais c'est quoi ce film???" Voilà qu'il a commencé depuis plus de 20 minutes et on attend toujours de voir apparaître les costumes, la porte magique, les créatures irréelles et toute la panoplie qui va avec. Au lieu de ça, on se retrouve dans la tête de ce petit garçon de 10 ans (je crois), assez maladroit, pas trop d'amis, un genre de souffre douleur rejetté à cause de son manque de pognon. Puis il se découvre une nouvelle voisine, une jeune blondinette bizzarement vêtue et l'esprit qui s'égare très vite. Il en faut pas plus pour que ces deux là deviennent les meilleurs amis du monde, et c'est au bout d'une demi-heure de film que l'histoire immaginaire fait son apparition. Mais attention. Encore une fois, on s'attend à tout sauf à ça. Pas de combats surréalistes, de discours moralistes, "sauvons la planète", "respectons les animaux", "attention tu vas mourrir, oh et puis non ton pendentif t'as sauvé"...

Sans trop révéler l'histoire (ça serait vous gacher le plaisir), on peut dire que ce film n'est pas comme les autres. L'immaginaire est bien là, ancré dans le monde réel qui lui, est beaucoup moins attrayant. Et justement, le "pont" de Terabithia, on l'aperçoit à volonté, on le traverse dès qu'on a envie d'un peu d'évasion. Les adultes ont oublié comme il était facile de faire un pas de l'autre côté. Les enfants le franchissent constamment. Et ces deux enfants, Jesse et Leslie, sont à la fois très conscients du monde difficile dans lequel ils vivent, mais il savent aussi trouver un peu de bonheur à porté d'esprit. C'est là toute la magie de ce film. On oublie tout, et on est Jesse, on est Leslie, on est dans Terabithia. On est tellement plongés dedans qu'on oublie d'être un adulte. Et je vais m'arrêter là pour ce film. La fin, vous la découvrirez vous-même. Une fin des plus magnifiques. Disons que ce film est un voyage initiatique vers l'enfance, un retour dans le passé pour certains. Pendant une heure, on apprend à rêver. Puis la suite nous apprend à rester dans le rêve, quoiqu'il arrive. Parceque finalement, la réalité est vraiment môche, et ça, les enfants le savent bien...

"Ferme tes yeux, mais garde l'esprit bien ouvert"

Pour faire bref: "ne jugez pas un livre à sa couverture", ça peut s'appliquer ici. N'allez pas voir ce film si c'est la bande annonce qui vous a donné envie d'y aller. Et allez-y si vous n'aimez pas les films fantastiques. Plus d'émotion que d'aventures. Plus de réels que d'immaginaire. Point barre.